 | Atmosphère Internationale la lettre de veille stratégique du commerce international Thème | src="../img/
TRANSPORT INTERNATIONAL |
Pays |
CHINE / FRANCE |
Date |
avril 2016 |
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Fret ferroviaire international
: première liaison directe Chine - France | |
Synthèse :
Le premier train de marchandises en provenance directe de Chine est
arrivé en France le 21/04/2016. La gare de Vénissieux
(Lyon) a accueilli le convoi de 41 conteneurs en provenance de Wuhan
au terme d'un voyage de 11 200 km pour un transit-time de (seulement)
16 jours. Une opération témoin qui laisse présager
de belle perspectives pour les entreprises françaises développant
des activités import et/ou export avec l'Empire du Milieu.
Le transit a été organisé par la compagnie du
rail chinoise Wuhan
Asia-European Logistics (WAE), marquant ainsi une nouvelle étape
de son projet de couloir ferroviaire international "new Europe".
L'opération a nécessité de coordonner les différents
segments logistiques et réglementaires aux frontières
de 7 pays (Kazakhstan, Russie, Biélorussie, Pologne, Rép.
Tchèque, Allemagne et France) : une prouesse réalisée
notamment avec l'aide de partenaires allemands.
La nouvelle route de la soie, dont le lancement a été
marqué en 2011 par la mise en service de la première
ligne ferroviaire Chine - Europe (cf. Atmosphère
Internationale de septembre 2011), n'a cessé de se développer
depuis, en impliquant un nombre croissant d'opérateurs (cf.
Atmosphère Internationale
de juillet 2014).
Après la Russie, la Pologne puis l'Allemagne, la France semble
logiquement s'inscrire dans une progression des échanges
ferroviaires avec la Chine au service d'une expansion internationale
continue. De par son ouverture culturelle et économique à
l'Empire du Milieu, la ville de Lyon constitue un point d'ancrage
idéal : multiples accords universitaires, jumelage avec la
ville de Canton, 80 entreprises chinoises et une communauté
de près de 15 000 Chinois implantées sur le territoire
de l'agglomération lyonnaise.
Les différents acteurs de l'opération sont convaincus
du succès à long terme de la nouvelle liaison. En conséquence,
et afin d'anticiper les risques de saturation, trois projets de développement
et de modernisation des chantiers de fret de Vénissieux, de
la gare de triage de Sibelin et du port de Lyon sont déjà
en discussion : les "Soyeux" se préparent à
adapter leurs infrastructures en hub logistique multimodal
(cf. Atmosphère
Internationale d'avril 2016). |
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Avis de l'expert : Les
principaux arguments avancés par WAE pour promouvoir le transport
ferroviaire de marchandises entre la Chine et l'Europe sont séduisants
: 80% moins cher que le transport aérien, 3 fois plus rapide
que le maritime, et faible impact écologique par rapport au
routier.
De quoi susciter l'intérêt des opérateurs de la
supply chain internationale, même si de nombreux freins sont
encore à lever : les transbordements (3) et contrôles
douaniers aux frontières représentent encore une perte
de temps importante. Sans accords réglementaires réciproques
susceptibles de fluidifier les opérations, ce mode de transport
reste extrêmement complexe à organiser et soumis au bon
vouloir d'administrations parfois antagonistes....
D'autre part, la capacité des convois reste limitée,
même si les rotations arrivent à atteindre deux trains
par semaine de Wuhan à Lyon, et un train par semaine dans lautre
sens (soit au total 72 trajets aller et 37 retours) en 2016 : une
paille dans le volume global des échanges entre la Chine et
la France qui enregistre un déficit de 29 milliards EUR avec
le géant asiatique.
A l'échelle du ferroviaire, la France ne se dote que de peu
de moyens pour répondre à l'expansion du rail chinois
: le projet SNCF Chine-Europe, suspendu en 2008, devait reprendre
en 2015/2016. Priorité aux projets nationaux et intracommunautaires
oblige, il ne semble toujours pas d'actualité
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